Depuis les années 1900, les jeux et paris sportifs ont compté auprès du grand public, comme des moyens privilégiés de se divertir. Toutefois, le paysage a considérablement changé, depuis quelques années avec l’arrivée des nouvelles technologies et du web ; certaines pratiques nouvelles se sont fait jour, de nouvelles façons de jouer. Il y a eu aussi, indéniablement des reports de mises de certains jeux vers d’autres même si les chiffres montrent que les budgets en faveur des jeux de hasard ont tendanciellement augmenté au cours de la dernière décennie. Alors, report des jeux traditionnels vers des façons de jouer plus « digitales » ? Baisse de popularité de certains jeux au profit d’autres ? Essayons d’y voir un peu plus clair.
Jeux traditionnels : l’état des lieux
D’après l’Observatoire du Jeu, 2019 a vu un certaine baisse globale du point de vue des mises, mais il se pourrait qu’elle ne soit que conjoncturelle. Dans l’ensemble, les jeux se portent plutôt bien puisque les français dépensent en moyenne 72 euros par an.
Dans les jeux traditionnels les plus populaires, les progressions sont inégales à travers le temps et certains jeux accusent même des baisses tendancielles. Par « jeux traditionnels », nous entendons :
- Les paris hippiques ;
- Le loto ;
- Les jeux de grattage.
Les paris hippiques
Ce sont les paris effectués sur les sports hippiques. En d’autres termes, ils se concentrent sur les courses de chevaux en tout genre. Ils existent depuis plus d’un siècle et ils sont principalement gérés par le PMU (Pari Mutuel Urbain).
Les courses hippiques sont une activité qui a connu une forte croissance pendant plusieurs décennies, notamment après la seconde guerre mondiale. Chaque année, plus de 100 millions d’euros de paris sont faits en France. Toutefois, l’engouement des joueurs a accusé une certaine baisse depuis quelques années que n’a pas permis de compenser la mise en ligne de l’offre du PMU. Le turf et le tiercé, jeu d’argent roi de la deuxième partie du XXe siècle, ne semble plus tellement avoir la cote en France.
Poker, casinos virtuels, jeux en ligne, lotos aux cagnottes alléchantes et offres de jeux en constante augmentation de la FDJ lui dament-ils le pion ? Peut-être que tout cela y participe. Si l’industrie des paris hippiques continue de tourner et fait de louables efforts pour se re-dynamiser (grâce notamment aux nouvelles technologies), peut-être n’a-t-elle pas réussi encore à changer totalement une certaine image de « classes ». En France, le Turf a été, en effet, longtemps associé, d’un côté à l’aristocratie, de l’autre aux classes plutôt ouvrières qui allaient pointer au PMU le week end autour d’un café ou d’un apéro. Le monde a changé. Soulignons qu’au niveau international, certains pays continuent d’afficher des volumes impressionnants sur les courses hippiques. Il y a donc bien un potentiel.
Le loto
Le loto National date de 1970. C’est un jeu dans lequel les connaissances et techniques n’affectent pas les résultats. Il est fondé sur le hasard à 100 %. Il en existe toute une variété dont :
- Les loteries à résultats immédiats,
- Les loteries à résultats différés,
- Les loteries instantanées.
Avec l’avènement des casinos virtuels et du poker en ligne, certains joueurs ont pu se reconvertir mais il ne semble pas qu’il y ait de grandes ruptures, ni de grandes zones de recouvrement. Autrement dit, le joueur qui fait son euro-millions avec ses collègues de travail ou qui remplit son ticket au tabac-presse toutes les semaines n’est pas nécessairement le même que l’internaute amateur de longues parties de poker sur internet. Quand bien même il le serait, il peut très bien continuer de faire les deux de fronts. D’ailleurs, les lotos conservent une bonne place sur le marché et de nombreux Français continuent d’y jouer. Sur la décennie 2007-2017, les chiffres de l’ODJ montrent un engouement assez inégal des français entre stagnation, régression, pour finir sur une légère progression de un peu plus de 2% de part de marché sur le marché des mises. On ne peut pas vraiment parler de ruée…
Les jeux de grattage
Ils constituent également un jeu d’argent. Le principe en est simple, tout le monde le connait : le jeu de grattage se joue avec un ticket, qu’on appelle quelquefois une carte à gratter. Sur cette dernière, le joueur doit découvrir une fine pellicule (en général du silicone teinté ou argenté) pour afficher le résultat qui s’y cache.
En France, les jeux de grattage restent un monopole d’état quand il est question de permettre de gagner de l’argent. Dans ce cadre c’est la FDJ qui les gère depuis les années 70. Le paysage des jeux de grattage a bien changé depuis le bon vieux « TacoTac » des années 80. Devant l’engouement rencontré, la Française des jeux s’est, d’ailleurs, efforcée de mettre le paquet pour diversifier son offre de tickets à gratter. Aujourd’hui, on en trouve vraiment sur tous les thèmes (horoscope, millionaires, bingo, etc…). En 2014 (sources odj) le volume de mise des jeux de grattage était un peu plus faible en pourcentage que celui des jeux de tirage : 39.9% pour les loteries, contre 32,5% pour les jeux de grattage mais on le voit ces derniers restent une valeur sûre. La FDJ a également mis en ligne son offre dans ce domaine mais selon les mêmes sources 2014, la proportion de jeu de grattage achetée sur internet restait extrêmement faible en regard des points de distribution plus traditionnels de l’offre FDJ.
Jeux à l’ancienne et nouveaux jeux d’argent en ligne : la question de l’adaptabilité
Pour conclure, les loteries, les jeux de grattage et les courses hippiques ou sportives offrent toujours la perspective de belles récompenses aux joueurs et des millions de Français continuent d’y jouer. Pourtant, si les budgets alloués aux jeux, en général, ont augmenté, mathématiquement, les jeux d’argent en ligne sont venus se tailler une part sur le marché existant : ce serait un leurre de penser qu’ils n’ont fait que conquérir de nouveaux joueurs. Entre casinos virtuels, tournois de poker, l’offre est désormais large et il est évident que les jeux traditionnels devront, de plus en plus, compter avec la présence d’internet dans le paysage des jeux d’argent.
C’est d’autant plus vrai que tous les jeux de nouvelles générations ont été pensés pour être joués sur internet. Ils y sont nés. Désormais, avec un smartphone et une connexion internet, il devient possible de jouer à des machines à sous sophistiquées ou de faire des tournois de poker en ligne depuis le confort de sa maison et avec des qualités techniques jusque là inégalées. On ne peut comparer ces émotions ou ces sensations à acheter un ticket de loto en ligne. En plus de ces dimensions interactives, d’autres avantages sont aussi pensés et promus fortement par les organisateurs de jeux en ligne. Par exemple, contrairement aux salles de jeux physiques, les casinos virtuels proposent souvent tout une panoplie d’offres promotionnelles aux nouveaux inscrits et aux anciens joueurs : il y a, entre autres, les bonus de bienvenue, les bonus sans dépôt et les bonus de match. En terme de divertissement, ce sont aussi des milliers de jeux qui sont proposés. Autant de raisons qui pousseront, sans doute, les jeux traditionnels à remettre en question leur modalités pour trouver un nouveau souffle qui épouse, de plus près, la logique du média web et ses possibilités.